Femme
La mort est vraie.
Homme
Ne mort pas.
Femme
Nous nous verrons.
Homme
Je ne crois à aucune vie éternelle.
Femme
Nous nous verrons
Homme
Te survivre ne va pas de soi.
Femme
Ne pleure pas.
Homme
Cette tristesse disparaîtra avec moi.
Femme
Nous nous verrons.
Homme
Tu te rappelles notre mariage sous la nef
sulpicienne, un 16 septembre?
Femme
Je pars.
Homme
Ne me laisse pas dans ce labyrinthe.
Je t’attends partout.
Femme
Je t’ai aimé.
Homme
Tu savais que tu serais vaincue.
Femme
Le champ de notre amour est dévasté par la mort.
Homme
« L’amour est plus fort que la mort »... j’ai appris la
vérité de cette pensée que le mal est l’obsession
de ce qu’on ne désire pas.
Femme
La vie aura été comme
un premier dernier rendez-vous.
Homme
Ma vie sans toi n’a plus de sens.
Femme
Une vie qui n’a plus de sens, n’est plus une vie.
Homme
La vie a fait de la conscience, et la conscience a fait
du moi, de la conscience en mode de « moi ». Et l’attachement de ce moi à la vie ou faut-il dire de ces moi et toutes les formes de sujet- est si fort qu’il aura fini par détruire la vie;
Femme
La mort, c’est la coupure de la vie. Nous nous reverrons.
Homme
Il n’y a rien à faire
Femme
Il reste nos souvenirs.
Homme
Je fouillerai dans mes poèmes;
À ce qui n’en finit pas.
Femme
Tu m’as aimé.
Homme
L’âme ruisselle entre le corps et la mémoire. . Viduité.
Pourquoi lutter contre la mort ??
Femme
Je relate que la vie conjugale fut contentieuse, violent « impossible ».
Homme
Ce qu’un homme marié « aura désiré » le plus souvent, le plus obsessivement, c’est la séparation; la séparation fréquente puis la séparation.
Femme
Oui, Nous se séparons.
( La musique arrête. Elle ne danse plus, elle tombe, et elle mort.)
Long silence
Homme
Désormais, je suis en retrait.
Je ne peux dire tu mourais, d’un TU affolant, sans destinataire, et je dis bien « mourait », non pas dépérissait ou lisait ou voyageait ou dormait ou riait, mais « mourait », comme si c’était un verbe, comme s’il y avait un sujet à ce verbe parmi d’autres.
( La lumière éteinte.)
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire